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Ce que la France m’a “volé”, le Québec me l’a rendu : mes 12 ans au Québec

Ce que la France … le Québec me l’a rendu…

Ce n’est pas mon cas. Malgré les épreuves que j’ai pu vivre au quotidien et que je continuerai à affronter, ma vie en France est loin derrière moi. Même si j’apprécie y retourner pour de trop courtes vacances et passer du temps avec mes parents, au fil du temps, mes quelques rares amis ne le sont plus, et ce n’est pas plus mal.

Récapitulatif :
– Arrivée le 25 mars 2012 avec un PVT à 29 ans
– 9 mars 2015 : obtention de la résidence permanente
– Septembre 2019 : convocation pour passer l’examen de citoyenneté
– 24 octobre 2019 : examen de citoyenneté (20/20)
– 27 janvier 2020 : cérémonie de citoyenneté

Retour en France :
– Mars 2014 (11 jours)
– Octobre 2015 (3 semaines)
– Octobre 2022 (3 semaines)
– Septembre 2023 (15 jours)

J’ai passé 5 ans à Montréal (HOMA) avant de déménager le 7 juillet 2017 à Trois-Rivières. J’ai changé 3 fois de boulot, été virée deux fois, démissionné une fois, et depuis avril 2024, j’ai enfin un emploi où je me sens bien, où je peux m’épanouir et déployer mes ailes en tant que cuisinière et pâtissière, après 9 mois d’une longue traversée du désert. Ce que la France m’a “volé”, le Québec me l’a rendu. Ici, je me sens moi-même, je vis. En France, je me regardais vivre (survivre). Quand je suis arrivée il y a 12 ans à l’aéroport de Québec, j’ai “enlevé” un manteau de misère parce qu’un certain petit homme a dit : “La France, on l’aime ou on la quitte.” Donc je l’ai quittée pour continuer à l’aimer, et je me sens moins étrangère ici que dans mon propre pays.

Négatif :
– Mauvaise nourriture ou compliquée à trouver de bonne qualité. Beaucoup trop de malbouffe très américaine, et la bonne qualité se paie très cher, donc pas facile de bien se nourrir, manque de raffinement, de variété. Vu que c’est mon métier, c’est sûr que je suis exigeante.
– Loyers de plus en plus chers, surtout depuis 2020. Pourtant, les murs de mon appart ne s’écartent pas.
– Rare de se faire de vrais amis. Beaucoup de connaissances qui finissent par tomber dans l’oubli, même au travail, surtout quand on change de place. Finalement, les collègues de boulot restent des collègues.
– Les transports à Trois-Rivières sont horribles, rares en semaine, voire inexistants le week-end. Trop cher pour me payer une voiture et je garde mon salaire pour les billets d’avion.
– Les appartements sont très mal insonorisés (mais ça doit être partout, ça l’était déjà à Montréal).
– Certains appels médicaux ou autres deviennent de plus en plus compliqués et pas toujours accessibles.

Positif :
– J’ai eu la “chance” d’avoir un docteur de famille après deux ans d’attente, je n’en avais jamais eu à Montréal.
– Même au centre-ville de Trois-Rivières, c’est calme la plupart du temps, sauf lors des sorties de bars où ça crie comme si les jeunes se croyaient seuls au monde.
– J’ai fini par m’y habituer. Ça a été long, mais les hivers ne sont pas si pires. Je redoute seulement le verglas, surtout après une grosse chute qui m’a coûté 9 mois d’arrêt et des ligaments aplatis.
– La facilité à quitter un emploi et les aides pour en retrouver rapidement.
– Me sentir en sécurité, ne plus avoir peur de marcher seule dans la rue, ne pas me faire regarder de travers, même si les “cons” sont partout.
– L’eau gratuite ! Surtout avec le nombre de douches que je prends l’été.
– Livraison de l’épicerie à ma porte, sans voiture ça prend tout son sens.
– Beaucoup de commerces, de restaurants, de parcs ou de cinémas accessibles à pied (dans mon village en France, sans voiture, on ne fait pas grand-chose).

J’ai eu quelques aventures avec des Québécois, mais rien de sérieux, donc pour l’instant, j’attends de voir pour la suite.

Bilan : assez mitigé, mais rien n’est parfait. Quand je suis partie de France, il n’y avait jamais eu d’attentat. Un mois après mon départ, j’ai appris que l’école maternelle où mon patron livrait le pain avait été victime d’une fusillade et que dans la même année, la boulangerie avait été braquée au fusil. Je préfère garder et m’accrocher aux bons souvenirs parce qu’il y en aura d’autres. Obtenir la citoyenneté a été l’un des plus beaux jours de ma vie et un soulagement. Maintenant, je vais en France en tant que touriste canadienne. J’y retourne l’an prochain, trop compliqué cette année et pas assez d’argent non plus.

Un conseil à ceux qui m’ont lue : ne perdez pas espoir. Même si vous décidez de retourner en France, ne considérez pas cela comme un échec, bien au contraire, comme une très belle expérience de vie. Accrochez-vous à vos rêves, ils valent la peine d’être vécus. J’en suis le bon exemple à bientôt 42 ans.

D’après le bilan de Valérie Flamin posté sur le groupe de discussions.

Mon bilan en 2020, après 8 ans au Québec :

Nous serions ravis de lire vos avis, vos expériences et vos commentaires sur ce parcours. N’hésitez pas à partager vos propres histoires d’expatriation, que vous soyez restés ou revenus en France. Vos témoignages peuvent inspirer et aider ceux qui envisagent de suivre une voie similaire. Merci d’avance pour vos commentaires en bas de cette page !

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